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We propose to tackle the issue of commons and cross-border governance in Africa through the example of cross-border parks shared between two or more countries on the scale of southern Africa. Since the mid-1990s and the end of the apartheid regime in South Africa, inter-state cooperation in southern Africa has increased. The establishment of Peace Parks, vast areas of cross-border conservation, contributes directly to this dynamic of rapprochement. These parks designate the meeting of two national spaces in order to coordinate actions to protect, manage, and enhance the environment. In addition to environmental cooperation, their objective is also to promote peace by easing tensions between countries that may have prevailed in the past. There are currently 18 such parks in southern Africa that are experiencing various stages of evolution. These newly created parks also question the issue of the commons insofar as several categories of actors (tourists, rangers, local populations, migrants, or poachers) go there and share the space according to the logic of use. and sometimes contradictory mobilities. In our presentation video, we first propose to return briefly to the genesis and evolution of these peace parks in Southern Africa which are part of a more global trend towards transboundary cooperation and conservation. We will then question their contributions in terms of environmental and economic management of common spaces. Finally, we will discuss the limits to cooperation, particularly in terms of prioritizing national interests, but also technical and institutional difficulties, and conflict resolution at the park level.
Nous proposons d’aborder la question des communs et de la gouvernance transfrontalière en Afrique à travers l’exemple des parcs transfrontaliers partagés entre deux pays ou plus à l’échelle de l’Afrique australe. Depuis le milieu des années 1990 et la fin du régime ségrégationniste de l’apartheid en Afrique du sud, les coopérations inter-étatiques en Afrique australe se sont multipliées. La mise en place des Parcs de la Paix (Peace Parks), vastes espaces de conservation transfrontalière, participe directement de cette dynamique de rapprochement. Ces parcs désignent la réunion de deux espaces nationaux afin d’y coordonner des actions de protection, de gestion et de mise en valeur de l’environnement. En plus de la coopération environnementale, leur objectif est également de promouvoir la paix en apaisant les tensions entre pays qui ont pu prévaloir par le passé. On compte actuellement 18 parcs de ce genre en Afrique australe qui connaissent des stades d’évolution variés. Ces parcs nouvellement créés interrogent aussi la question des communs dans la mesure où plusieurs catégories d’acteurs (touristes, rangers, populations locales, migrants ou encore braconniers) s’y rendent et s’y partagent l’espace selon des logiques d’usages et de mobilités parfois contradictoires. Dans notre vidéo de présentation, nous proposons tout d’abord de revenir brièvement sur la genèse et l’évolution de ces parcs de la paix en Afrique Australe qui s’inscrivent dans une tendance plus globale à la coopération et la conservation transfrontalière. Nous interrogerons ensuite leurs apports en matière de gestion environnementale et économique d’espaces communs. Nous aborderons enfin les limites qui se posent à la coopération notamment en termes de priorisation des intérêts nationaux, mais aussi de difficultés techniques et institutionnelles, et de résolution des conflits à l’échelle des parcs.
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2 Responses
Bonjour et félicitations Hugo pour cette belle présentation. Juste 2 questions:
– quel est le statut des parcs de la paix au plan juridique? Ont-il une autonomie ou bien chaque pays continue par administrer l’espace entrant dans son territoire selon la législation nationale?
– pour les problèmes avec les populations locales, existe t il des éleveurs transhumants dans cette sous-région auquel cas la problématique serait plus spécifique car mettant aux prises moins les touristes mais majoritairement les autres groupes d’utilisateurs ruraux et sur plusieurs Etats à cause de la mobilité du cheptel sans oublier les agents de conservation. Comment généralement est traitée dans la région la question de la faune sauvage vs troupeaux d’élevage?
Koffi Alinon
CIRAD.
Bonjour Koffi, je vous remercie pour votre message et pour la pertinence des questions que vous soulevez.
-Pour ce qui est du statut juridique des parcs de la paix tout d’abord. Comme je l’ai indiqué dans la présentation, la mise en place des parcs suit un processus en plusieurs étapes, ce qu’on appelle la catégorie A désigne le stade le plus avancé où les pays partenaires ont signé un traité, suite à quoi le parc obtient un statut légal.
Puis théoriquement la coopération se poursuit et se renforce entre les Etats.
Cependant, si l’on regarde plus en détails les traités, par exemple celui établissant le parc transfrontalier du Grand Limpopo en 2002 (on peut le trouver ici : https://iea.uoregon.edu/treaty-text/2002-greatlimpopotransfrontierparkentxt), on voit qu’il est précisé dès les premières lignes du préambule que les 3 pays partenaires “reconnaissent le principe de l’égalité souveraine et de l’intégrité territoriale de leurs États”.
Plus loin à l’article 5, il est précisé : “les droits souverains de chaque pays devront être respectés, et aucune partie ne pourra imposer des décisions aux autres”.
Pour l’heure, les Etats restent donc souverains sur leur territoire national, et le fait que les limites des parcs se superposent aux frontières nationales ne remet pas en cause cette souveraineté.
A noter tout de même que ces parcs transfrontaliers sont relativement récents, il n’est donc pas exclu qu’ils gagnent en autonomie à l’avenir.
-Votre seconde question porte sur la présence ou non de pasteurs au niveau de ces espaces transfrontaliers.
Les populations locales qui vivent dans et aux alentours des parcs pratiquent en grande partie l’agriculture et aussi l’élevage. Mais à ma connaissance les parcs ne font pas partie de parcours transfrontaliers de pasteurs transhumants, comme cela peut être le cas en Afrique de l’ouest.
Il y a bien en revanche une présence de bétail et la proximité avec la faune sauvage cause régulièrement des problèmes. Actuellement, l’approche de la Peace Parks Foundation est plutôt d’aider les populations d’éleveurs afin d’en faire des partenaires pour la conservation et contre le braconnage. Je vous renvoie ici au projet Herding 4 Health et à cet article si vous souhaitez approfondir : https://www.worldenvironmentday.global/my-cattle-your-rhinos-south-africas-poverty-and-wildlife-conundrum
Au plaisir d’échanger avec vous.
Cordialement,
Hugo Mazzero
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