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From the prospective exercise to operational rules for the collective use of water resources: the case of the Niayes in Senegal

Etienne Delay1, Aline Hubert2, Astou Camara3, Amy Faye3, Robin Bourgeois1, Camille Jahel1

1CIRAD, France
2GRET, France
3Senegalese Institute for Agricultural Research (ISRA), Senegal

In the Niayes region, part of Senegal’s drylands, population growth, extractive activities, and irrigated agriculture, with a background of climate change, lead to the depletion of natural resources on which people depend for their livelihood. We assume that an approach combining prospective analysis and the development of a game will enable stakeholders to move from projecting into the future to planning concrete actions. Regarding first the territory as a Common to study prospective, we then consider water resources as the key Common (CTFD 2017) around which the main issues are articulated in order to develop a game that will be an intermediary phase to imagine freely the actions to implement. The first step consisted in exploring possible contrasted futures of the Niayes up to 2040. We conducted a foresight exercise involving fifteen local experts. They established a collective diagnosis of past and present dynamics of the Niayes, that permitted to identify 42 factors of change. They then conducted a structural analysis of these factors to select 6 related driving forces, including the groundwater resource. They imagined their alternative plausible states in 2040 and built scenarios based on coherent combinations of these states. From each of the six final scenarios, the expert established a path of actions to connect them with the present situation of the Niayes (Camara et al. 2019). The actions were numerous and covered different sectors, however, they were not precise enough to concretely design specific strategies. For instance, action concerning water resources was no more precise than “having good water management”. In order to develop concrete strategies from this general action of water management, we developed a prototypal game board with local and national experts using à ComMod Approach (Barreteau et al. 2003). Our game session objectives, was to propose a virtual arena that allows the players (4, 5 or 6 players + the public) to i) perceive the scarcity of the resource ii) the influence that each one can have on it iii) collectively they can find a way out of the tragedy of the commons. The game board integrates in an original way a representation of the water table containing real water that each player will have to draw from. The game approach allows them to explore and understand what type of local and/or global regulations they can put in place locally to influence the state of the resource (Le Page et Perrotton 2017). We imagined being able to play several boards simultaneously to collectively explore changes of scale in the rules of governance (exploring the concept of the groundwater committee).

De l'exercice de prospective aux règles opérationnelles pour l'utilisation collective des ressources en eau : le cas des Niayes au Sénégal

Etienne Delay1, Aline Hubert2, Astou Camara3, Amy Faye3, Robin Bourgeois1, Camille Jahel1

1CIRAD, France
2GRET, France
3Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (ISRA), Senegal

Dans la région des Niayes, qui fait partie des zones arides du Sénégal, la croissance démographique, les activités extractives et l’agriculture irriguée, dans un contexte de changement climatique, conduisent à l’épuisement des ressources naturelles dont les populations dépendent pour leur subsistance. Nous supposons qu’une approche combinant analyse prospective et développement d’un jeu permettra aux acteurs de passer de la projection à l’avenir à la planification d’actions concrètes. En considérant d’abord le territoire comme un Commun à étudier prospectivement, nous considérons ensuite les ressources en eau comme le Commun clé (CTFD 2017) autour duquel s’articulent les principaux enjeux afin de développer un jeu qui sera une phase intermédiaire pour imaginer librement les actions à mettre en œuvre . La première étape a consisté à explorer les futurs contrastes possibles des Niayes jusqu’en 2040. Nous avons mené un exercice de prospective impliquant quinze experts locaux. Ils ont établi un diagnostic collectif des dynamiques passées et présentes des Niayes, qui a permis d’identifier 42 facteurs de changement. Ils ont ensuite effectué une analyse structurelle de ces facteurs pour sélectionner 6 forces motrices liées, y compris la ressource en eau souterraine. Ils ont imaginé leurs états plausibles alternatifs en 2040 et construit des scénarios basés sur des combinaisons cohérentes de ces états. À partir de chacun des six scénarios finaux, l’expert a établi un parcours d’actions pour les relier à la situation actuelle des Niayes (Camara et al.2019). Les actions étaient nombreuses et couvraient différents secteurs, mais elles n’étaient pas suffisamment précises pour concevoir concrètement des stratégies spécifiques. Par exemple, l’action concernant les ressources en eau n’était pas plus précise que «avoir une bonne gestion de l’eau». Afin de développer des stratégies concrètes à partir de cette action générale de gestion de l’eau, nous avons développé un plateau de jeu prototype avec des experts locaux et nationaux en utilisant une approche ComMod (Barreteau et al. 2003). Notre objectif de session de jeu était de proposer une arène virtuelle qui permet aux joueurs (4, 5 ou 6 joueurs + le public) de i) percevoir la rareté de la ressource ii) l’influence que chacun peut y avoir iii) collectivement ils peut trouver un moyen de sortir de la tragédie des communs. Le plateau de jeu intègre de manière originale une représentation de la nappe phréatique contenant de l’eau réelle dont chaque joueur devra puiser. L’approche du jeu leur permet d’explorer et de comprendre quel type de réglementations locales et / ou mondiales ils peuvent mettre en place localement pour influencer l’état de la ressource (Le Page et Perrotton 2017). Nous avons imaginé pouvoir jouer plusieurs planches simultanément pour explorer collectivement les changements d’échelle dans les règles de gouvernance (explorer le concept du comité des eaux souterraines).

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3 Responses

  1. merci pour cette présentation et ce travail.
    mes questions :
    peut on faire un commun pour des gens? apparemment il n’y a pas de demande et ce sont des chercheurs et des experts qui veulent faire un commun pour les acteurs.
    pourquoi les experts conçoivent et les acteurs operationnalisent les chemins? pourquoi les acteurs ne conçoivent pas eux aussi? ou en tout cas critiquent la conception? qui sont les experts?
    merci!

    1. Bonjour François,
      Merci beaucoup pour ces questions qui pointent effectivement des éléments centraux et tout à fait cruciaux de nos questions. Nous proposons de répondre point par point :

      **Peut-on faire un commun pour des gens? Apparemment il n’y a pas de demande et ce sont des chercheurs et des experts qui veulent faire un commun pour les acteurs.**
      D’un point de vu théorique, le commun est issu de l’usage (dans une approche un peu fonctionnelle ?), ici on à parler d’un commun en construction à dessin parce que ce sont les joueurs (donc les acteurs locaux) qui vont le construire ou pas. Mais s’ils refusent de le construire, alors ce sera formalisé. La démarche d’anticipation a permis de prendre conscience collectivement des enjeux et des contraintes qui pèsent sur le système. Le jeux est pensé comme une grammaire physique qui doit permettre aux joueurs d’explorer le faire commun, mais aussi d’autres modes d’organisation plus verticale.

      **Pourquoi les experts conçoivent et les acteurs opérationnalisent les chemins?**
      L’enjeu pour nous dans ce projet est de proposer le futur comme objet de médiation. La démarche d’anticipation a permis de faire émerger des scénarios contrastés (on ne cherche pas la crédibilité, mais bien le contraste). Ces scénarios de futurs possibles sont les objets de médiations mis en débat avec les acteurs. Les polémiques, les contestations, les désaccords qui émergent inévitablement (parce qu’aucun scénario n’est construit pour être totalement souhaitable) servent à faire exprimer au groupe les valeurs qui leur tiennent à coeur. Collectivement le backcasting est pensé pour identifier les étapes qui peuvent conduire à tel ou tel scénario et ainsi aiguiser la vigilance des acteurs.

      Les jeux de rôle dans tout ça servent à expliciter des étapes du backcasting ou les acteurs locaux n’ont pas été suffisamment clairs sur mesure à mettre en place. Par exemple ils ont pu expliciter qu’il y aurait besoin de “mesure de gestions de l’eau”. Quelle mesure de gestion peut-on envisager ?

      **Pourquoi les acteurs ne conçoivent pas eux aussi? ou en tout cas critique la conception?**
      Les acteurs sont mobilisés dans les approches d’anticipation, il critique les scénarios. Dans le cadre du jeu, l’idée est d’accepter de remettre en cause complètement les hypothèses à chaque fois que le jeu est mobilisé avec de nouveaux acteurs. L’objectif est que l’outil jeux servent véritablement aux acteurs, il faut donc qu’ils se l’approprient. Cette appropriation passe en grande partie par la construction/déconstruction.

      **Qui sont les experts?**
      Les experts sont des personnes reconnus pour leur connaissance de la zone sur un domaine en particulier. Ils participent à la prospective en tant que spécialistes d’un certain secteur. Ils peuvent être issus du monde universitaire, comme de la société civile, des ministères, l’entreprise privés. Plusieurs des experts étaient agriculteurs.
      Pour réaliser la prospective comme pour le jeu, on essaye autant que faire se peut de couvrir par les connaissances tous les domaines intervenant dans les dynamiques du territoire. Le résultat à la fin est aussi important que le chemin parcouru collectivement.

  2. Seems like a very good combination of scenario development and games. Could you say more about what kinds of collective action did or did not emerge in the game?

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