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Sharing water at the Nile basin scale: between conflicts and cooperation

Leila Oulkebous

Les Afriques dans le Monde Laboratory (LAM) - Bordeaux, France

Our presentation will focus on the issue of commons and the governance of shared resources in Africa through the study of issues related to sharing the waters of the Nile. It is one of the largest rivers in the world which flows for nearly 6,700 km and crosses 11 African countries. The Nile basin is home to 487 million people or 40% of the population of the African continent. The challenges around sharing the resources of this cross-border river are numerous and most often cause tension between the riparian countries, especially between Ethiopia, a country located upstream, and Egypt located downstream. Historically, the sharing of the waters of the Nile operated for the benefit of Egypt and more secondarily of Sudan, through rights acquired through treaties, signed during the colonial period and after independence. Several attempts at cooperation are emerging, such as the Nile Basin Initiative (IBN) in 1999 which brings together all the riparian countries, or the Entebbe agreement signed in 2010 between 4 countries of upstream which call into question the sharing of the waters of the Nile. We will first come back to the treaties for sharing the waters of the Nile which were concluded since colonial times and which determined the balance of power between the riparian countries for many decades. We will also discuss the process of setting up a cooperation framework at the basin level, taking the example of several organizations or commissions that were created in the second half of the 20th century. Finally, we will analyze the contemporary situation of water sharing on the Nile which has been at the heart of debates for a few years following the construction of the Ethiopian Great Renaissance dam upstream of the river.

Le partage de l'eau à l'échelle du bassin du Nil : entre conflits et coopérations

Leila Oulkebous

Laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM) - Bordeaux, France

Notre présentation va porter sur la question des communs et de la gouvernance des ressources partagées en Afrique à travers l’étude des enjeux liés au partage des eaux du Nil. Il s’agit d’un des plus grands fleuves au monde qui s’écoule sur près de 6 700 km et traverse 11 pays africains. Le bassin du Nil abrite 487 millions de personnes soit 40% de la population du continent africain. Les enjeux autour du partage des ressources de ce fleuve transfrontalier sont nombreux et suscitent le plus souvent des tensions entre les pays riverains, tout particulièrement entre l’Ethiopie, pays situé en amont, et l’Egypte situé en aval. Historiquement, le partage des eaux du Nil s’est opéré au profit de l’Egypte et plus secondairement du Soudan, à travers des droits acquis à l’occasion de traités, signés dès la période coloniale puis après l’indépendance. Plusieurs tentatives de coopération voient le jour à l’image de l’Initiative sur le Bassin du Nil (IBN) en 1999 qui rassemble l’ensemble des pays riverains, ou encore de l’accord d’Entebbe signé en 2010 entre 4 pays de l’amont qui remettent en cause le partage des eaux du Nil. Nous reviendrons tout d’abord sur les traités de partage des eaux du Nil qui ont été conclus dès l’époque coloniale et qui ont déterminé les rapports de force entre les pays riverains durant de longues décennies. Nous aborderons également le processus de mise en place d’un cadre de coopération à l’échelle du bassin, en prenant l’exemple de plusieurs organisations ou commissions qui ont vu le jour dans la seconde moitié du XXe siècle. Nous analyserons enfin la situation contemporaine du partage de l’eau sur le Nil qui est au cœur de débats depuis quelques années suite à la construction du barrage de la Grande Renaissance Éthiopienne en amont du fleuve.

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4 Responses

  1. Bonjour et merci Leila pour votre présentation. Le sujet n’est pas facile vu les enjeux géostratégiques qui entourent la gestion du Nil. Est ce que vous conviendrez avec moi que l’entrée par les communs est difficile à mobiliser pour des systèmes dont les protagonistes ont des poids socio-économiques trop dissemblants? D’autre part, ne faudrait-il pas prendre en compte l’échelle à laquelle cette entrée pourra rester pertinente (ce qui est possible au niveau local peut ne pas l’être au niveau continental)?
    Merci encore.
    Koffi Alinon
    CIRAD.

    1. Bonjour Koffi, merci pour votre message et pour l’intérêt que vous portez à ma présentation.

      Je suis tout à fait d’accord avec vous, dans le cas d’un bassin transfrontalier comme celui du Nil, il est délicat de mobiliser une approche par les communs.
      Ma présentation porte davantage sur les enjeux de la gouvernance transfrontalière et de la gestion commune du fleuve. L’échelle retenue est donc avant tout internationale, même s’il demeure important de prendre en compte l’échelle locale et la place des communautés qui vivent le long du Nil dans les différents pays concernés.

      Dans l’idéal on pourrait imaginer une gestion multi-échelle et harmonieuse entre ces populations riveraines, dans laquelle les Etats joueraient le rôle d’intermédiaire. Mais comme vous le soulignez justement, les enjeux géopolitiques et économiques sont bien trop importants, et les relations historiques et diplomatiques entre les Etats nilotiques ne permettent pas, en l’état, ce genre de gestion.

  2. Is there any “neutral” technical analysis of how GER and Aswan might be optimally operated as an integrated cascade of reservoirs, including under different climate change scenarios? How does this compare with proposals advocated by Ethiopia and Egypt?

    1. Thank you Bryan for your question.

      It is indeed a difficult issue.
      In absolute terms, it would be interesting to have cooperation in the management of the two dams’ reservoirs.
      This would allow an exchange of information, and potentially a better management of the reservoirs, especially in Aswan.

      However, it has been more than 6 years now that Ethiopia, Sudan and Egypt do not succeed in finding an agreement concerning the filling modalities of the Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) reservoir.

      On the first hand, Egypt would prefer the filling of the GERD reservoir to be as long as possible to reduce the impacts of water decrease, especially during dry periods when water needs are very high, all the more since droughts will likely increase in the future due to climate changes.

      On the other hand, GERD represents a major development goal for Ethiopia who plans to use the dam to produce and export hydro-eletricity. Ethiopia wants the filling to be as short as possible, which Egypt contests.

      To answer your question, I would say that the current conflict of interests is too important, and so far the absence of a treaty concerning the filling of the GERD limits cooperation for joint management of the two reservoirs.

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